Accueil A la une Face aux agressions israéliennes : Le boycott comme une expression de solidarité avec Gaza

Face aux agressions israéliennes : Le boycott comme une expression de solidarité avec Gaza

 

Dans un contexte de conflit persistant à Gaza, marqué par les bombardements incessants de l’armée israélienne, de nombreux Tunisiens dans le monde ont choisi de prendre position en boycottant les produits et les magasins de pays soutenant Israël, tels que la France, l’Allemagne et les États-Unis. Cette forme de protestation trouve son origine dans l’histoire, une histoire qui remonte à l’Irlande de 1880.

En effet, en Irlande, un homme du nom de Charles Cunningham Boycott occupait le poste d’intendant pour un important propriétaire terrien. Sa gestion des terres et ses pratiques envers les paysans étaient largement critiquées et qualifiées de scandaleuses. Face à cette situation, les paysans ont décidé de le mettre en quarantaine sociale, refusant de lui livrer son courrier et laissant ses terres à l’abandon.

Ce mouvement, en partie spontané et en partie orchestré par les nationalistes irlandais, a finalement forcé Charles Boycott à quitter les lieux. Il s’agissait d’un exemple de boycott social visant à interrompre toute interaction avec une personne spécifique.

Arme du faible contre le fort

Au cours des années 1920, Mahatma Gandhi a joué un rôle de premier plan en incitant les Indiens à boycotter l’Empire britannique et les produits textiles en provenance de Grande-Bretagne. Il s’agissait de la première fois où le boycott prenait une dimension nationale et devenait véritablement populaire, bien que son efficacité demeure sujette à débat. Ce fut un exemple démontrant que le boycott pouvait être l’arme du faible contre le fort, un outil pacifique de lutte contre l’oppression.

Cependant, l’impact d’un boycott demeure souvent difficile à mesurer, en grande partie en raison du manque de statistiques fiables. Souvent, c’est l’impact symbolique qui prime, particulièrement lorsque le mouvement est fortement accusé au début des années 2000 de collusion avec la dictature birmane. Dans les années 2000, la marque de sous-vêtements Triumph, accusée de collusion avec la dictature birmane, a été fortement impactée par la campagne de boycott à son encontre.

En Tunisie, à la suite de la campagne actuelle de boycott, plusieurs enseignes et franchises ont publié des communiqués pour exprimer symboliquement leur soutien au peuple palestinien. EIles ont également expliqué que leurs produits étaient «100% tunisiens» et qu’elles contribuaient à l’emploi de milliers de Tunisiens.

«Il faut  boycotter toute entreprise qui normalise avec les sionistes ou les soutient, que ce soit financièrement ou de toute autre manière», souligne Malek, une jeune étudiante qui a commencé le boycott depuis longtemps déjà, bien avant le déclenchement de cette dernière guerre. «C’est le moins que l’on puisse faire en solidarité avec les Palestiniens».

Privilégier les marques locales

«Depuis le début de la campagne de boycott, je me suis mis à privilégier les marques tunisiennes fabriquées localement, alors que, par le passé, j’optais plutôt pour des marques internationalement reconnues», explique de son côté Hédi, 27 ans. Même sur les réseaux sociaux, j’ai pris la décision de me désabonner de toutes les marques et personnalités publiques qui ont affiché leur soutien à l’État sioniste».

Emna, une citoyenne engagée, souligne l’importance du boycott en précisant : «Le boycott, pour moi, est essentiel. Certains disent qu’il n’est pas efficace, mais supposons ! N’y a-t-il pas une fierté et un peu de solidarité à ne plus utiliser leurs produits, même si cela n’affecte pas leur économie ?».

Le boycott, en tant qu’outil de protestation, représente un moyen de montrer un soutien inconditionnel à une cause tout en exerçant une pression symbolique sur les entreprises ou les pays soutenant des actions controversées. Dans le contexte actuel de la crise à Gaza, le boycott est devenu une forme de résistance populaire et pacifique pour de nombreux Tunisiens, rappelant ainsi le pouvoir de cette forme de protestation.

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